Edward JENNER (1749 - 1823)
Médecin écossais





    Edward Jenner naît le 17 mai 1749 à Berkeley, non loin de Gloucester, au sud-ouest de l'Angleterre. Orphelin de père et de mère à cinq ans, il est recueilli par sa tante Deborah et, à l'âge de huit ans, mis en pension à Wotton-under-Edge puis à Cirencester. Quatre années plus tard, il entre en apprentissage chez un chirurgien, non loin de Bristol, puis part pour Londres où il fait de bonnes études de médecine à l'hôpital Saint-Georges. À la fin de celles-ci, alors âgé de vingt-trois ans, il retourne dans sa campagne natale dont les charmes certains lui plaisent davantage que ceux de la capitale.

    Durant la première partie de sa vie professionnelle, Jenner s'intéresse à une multitude de sujets : l'hérédité, les mœurs des oiseaux, la conquête de l'air etc...Il se marie en janvier 1778. Il a 38 ans. Médecin diplômé de l'Université écossaise Saint-Andrews en 1792, il s'installe trois ans après à Chettenham, petite station thermale située non loin de Berkeley. Il y pratique notamment la variolisation c'est-à-dire l'inoculation de pus de varioleux faiblement atteints, à des personnes saines afin de les immuniser contre la variole (ou petite vérole). Cette méthode venue d'Istanbul (et peut-être auparavant de Chine ou des Indes), bien qu'ayant connu une certaine vogue dans les années 1730, n'est cependant pas sans danger. Trop d'enfants et d'adultes en meurent et les séquelles chez ceux qui en réchappent peuvent être effroyables.

    Dans son district, surviennent aussi parfois des épidémies au cours desquelles les paysannes contractent une maladie de la vache : le cow-pox (en français : vaccine). Cette affection se manifeste par des pustules sur les mains et l'on dit alors communément que ces vachères échappent ensuite à la variole. Comme il est depuis longtemps curieux de ce problème, lui vient alors à l'esprit l'idée d'expérimenter : le 14 mai 1796, avec l'accord des parents, il inocule à un voisin, le jeune James Phipps, le contenu d'une pustule apparue sur la main d'une fermière du nom de Sarah Nelmes. James contracte la vaccine puis, le 1er juillet, il le variolarise. L'enfant ne contracte pas la variole. Il est immunisé. C'est la 1ère vaccination.

    Aucun cas de cow-pox ne lui étant signalé, Jenner reste inactif pendant presque deux ans. Au printemps 1798, il reprend ses travaux de "vaccination", écrit son premier ouvrage qui, envoyé pour publication à la "Royal Society", ne retient pas l'attention. Après avoir répété ses expériences avec succès, il le publie à ses frais, en juin de la même année. Son livre est cette fois fort bien accueilli. Jenner devient très vite célèbre mais doit cependant faire face aux doutes d'une partie de ses confrères. En effet, pour bien réaliser l'acte de "vaccination" et conserver le pus nécessaire, il y a certaines précautions à prendre; faute d'être respectées, il arrive que des vaccinés contractent la variole.

    L'engouement pour la "vaccination" ne se limite pas à l'Angleterre. La diffusion est plus rapide qu'on ne l'imagine aujourd'hui : en deux ou trois ans, toutes les capitales d'Europe, même Moscou, en ont connaissance. Elle gagne aussi le Japon. Dès 1807, le Collège Royal des médecins recommande d'ailleurs énergiquement et sans réserve la vaccination jennérienne. Jenner reçoit alors officiellement, en 1813, le diplôme de docteur en médecine de l'Université d'Oxford, un honneur exceptionnel.

    Affecté par la mort de son épouse en 1815, Jenner quitte définitivement Chettenham pour Berkeley. Sa santé n'est pas très bonne mais il s'occupe toujours des problèmes soulevés par la mise en œuvre des programmes de vaccination. Il revient aussi à ses premières amours : la géologie, les fossiles et l'observation des oiseaux. Après une première crise cardiaque en 1820, il en subit une deuxième le 25 janvier 1823. Il en meurt le lendemain. Sur proposition de ses amis, le gouvernement accepte des funérailles publiques et une messe à l'abbaye de Westminster mais... aux frais de sa famille; faute d'argent, il ne peut en être ainsi. Aussi Edward Jenner est-il enterré en toute simplicité, le 3 février 1823, dans le chœur de l'église de Berkeley, où une simple dalle de pierre rappelle qu'il y repose, à côté de son épouse.

S. Thulleau et M. Boullé membres de l'antenne Inserm-jeunes. Conseiller scientifique : Dr Caubet, CHU de Pontchaillou, Rennes



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